
Au Théâtre des Champs-Elysées, le feu d’artifice de Lawrence Brownlee et Michael Spyres
Dès le premier air, extrait de Mitridate Re di Ponto de Mozart, Lawrence Brownlee subjugue par son assurance détendue, sa fraîcheur vocale, l’insolence de sa projection et de ses aigus, son splendide legato porté par une tenue de souffle presque irréelle – bref, l’élégance d’un chant qui n’a pas pris une ride. Michael Spyres enchaîne sur un redoutable « aria di tempesta » peu connu, extrait de Siroe de Gaetano Latilla, qui met d’emblée en valeur la puissance et la richesse du registre grave de ce baritenor, tout en révélant à quel point ce fascinant phénomène vocal maîtrise l’art belcantiste : notes piquées et sauts d’intervalles se succèdent en sollicitant des aigus qui, s’ils paraissent un peu plus ténus et voilés que ceux de son comparse, ne lui cèdent en rien en aisance et virtuosité.
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